Taux d’imposition Airbnb : Comment calculer ses revenus locatifs ?

Un abattement de 71 % s’applique aux locations meublées classées, mais seulement 50 % pour les autres locations meublées non classées, sans distinction sur la plateforme utilisée. Le seuil de 77 700 euros de recettes annuelles fait basculer d’un régime fiscal à l’autre, même pour une chambre louée ponctuellement. La déclaration de revenus Airbnb ne dépend pas du montant perçu, mais de la nature précise du bien et de la fréquence de location. Les plateformes transmettent automatiquement les montants aux services fiscaux, ce qui rend toute omission facilement détectable.

Comprendre la fiscalité des revenus Airbnb : ce que dit la loi

Ouvrir sa porte via Airbnb change la donne sur le marché locatif, mais le fisc, lui, n’a pas perdu le nord. Premier principe : chaque euro empoché grâce à une location meublée, qu’il s’agisse d’un studio de passage ou d’une résidence secondaire, doit être signalé à l’administration fiscale. Ce n’est pas qu’une histoire de transparence : la réglementation s’est renforcée, et ignorer ces règles, c’est prendre le risque de mauvaises surprises.

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Le code général des impôts fait la part des choses : les loyers issus d’un logement meublé relèvent de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). À l’inverse, la location vide, elle, tombe dans la case des revenus fonciers. Ce détail n’en est pas un : les bailleurs Airbnb dépendent du régime des BIC, avec des obligations bien définies.

Deux options sur la table. Si vos recettes annuelles restent en dessous de 77 700 euros, le micro-BIC s’applique de plein droit. Ce régime permet un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers déclarés (71 % si votre logement bénéficie du classement « meublé de tourisme »), sans pouvoir déduire les charges réelles. Au-delà de ce seuil, le régime réel s’impose : il réclame une comptabilité précise et autorise la déduction de toutes les charges effectives.

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Depuis peu, les plateformes comme Airbnb transmettent elles-mêmes le montant de vos recettes à l’administration. L’époque où l’on pouvait jouer la carte de la discrétion est révolue : il ne s’agit plus de choisir de déclarer ou non, mais de bien le faire. À défaut, le fisc ne manquera pas de vous rappeler à l’ordre.

Quels types de revenus locatifs devez-vous déclarer ?

Impossible de jouer sur l’ambiguïté. Tous les revenus locatifs issus d’une location saisonnière doivent être signalés, que ce soit pour une résidence principale louée quelques jours, une chambre isolée ou un logement entier destiné à la location temporaire ou à plus long terme. Le fisc n’opère aucune distinction selon la durée ou la fréquence.

Qu’il s’agisse de location saisonnière, de meublé de tourisme ou d’une simple location meublée classique, la règle s’applique uniformément. Peu importe la plateforme, Airbnb, Abritel, Booking, le montant total perçu doit être déclaré sans retrancher les éventuels frais de service.

Voici les catégories de revenus locatifs à mentionner :

  • Les loyers perçus pour tout type de bien mis à disposition : appartement complet, chambre, studio ou annexe.
  • Les revenus issus de la location de votre résidence principale, même pour un court séjour.
  • Les recettes générées par un meublé de tourisme classé, qui bénéficie d’un régime fiscal spécifique.

Seules les locations ponctuelles d’une pièce de la résidence principale, à un tarif raisonnable et dans des conditions précises, peuvent parfois échapper à l’imposition. Toute autre location meublée, quelle qu’en soit la forme, entre dans la catégorie des revenus imposables. Ni la durée de la location, ni le nombre de locataires, ni la plateforme ne changent la donne : seule compte la nature meublée du bien et la réalité du loyer encaissé.

Comment choisir le régime fiscal adapté à vos revenus Airbnb ?

Le système fiscal qui encadre Airbnb se divise entre micro-BIC et régime réel. Le choix dépend directement du montant de vos recettes et du type de logement loué. Ici, pas d’ambiguïté : les revenus issus de la location meublée via Airbnb relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), jamais des revenus fonciers.

La majorité des particuliers restent sous le régime micro-BIC tant qu’ils ne franchissent pas la barre des 77 700 euros par an (location meublée classique), ou 188 700 euros pour un meublé de tourisme classé. Ce régime octroie un abattement forfaitaire, 50 % pour la location meublée standard, 71 % pour le meublé classé, et l’imposition ne porte alors que sur la part résiduelle après abattement. Sur cette base, l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux (17,2 %) s’appliquent.

Dès lors que vos recettes franchissent le seuil, ou si vos charges dépassent l’abattement du micro-BIC, le régime réel devient pertinent. Vous pourrez alors soustraire tous vos frais : intérêts d’emprunt, travaux, taxes, frais de gestion, amortissements. Ce régime réclame une comptabilité en bonne et due forme, mais peut s’avérer avantageux pour les propriétaires dont les dépenses sont élevées.

Pour résumer les différents scénarios :

  • Micro-BIC : plafond de 77 700 € (location meublée standard), abattement automatique de 50 %.
  • Meublé de tourisme classé : plafond de 188 700 €, abattement de 71 %.
  • Régime réel : déduction intégrale des charges réelles, pas d’abattement forfaitaire.

Le régime fiscal retenu modifie directement la part de vos revenus Airbnb qui sera effectivement soumise à l’impôt. Faites vos calculs, évaluez vos charges, et n’hésitez pas à consulter un professionnel pour affiner votre stratégie et éviter les erreurs de déclaration.

location saisonnière

Déclarer ses revenus Airbnb : démarches, formulaires et conseils pratiques

Chaque somme perçue via Airbnb doit figurer dans votre déclaration de revenus. Aujourd’hui, l’administration ne laisse rien passer : Airbnb transmet automatiquement à l’État le détail de vos loyers. Mieux vaut donc jouer la carte de la précision plutôt que celle de l’approximation.

Pour chaque bailleur, tout commence par le choix de la bonne case sur la déclaration d’impôt : 5ND, 5OD ou 5NW, en fonction du régime retenu (micro-BIC ou régime réel). Si vous louez en tant que non professionnel (LMNP), utilisez le formulaire 2042 C PRO. Opter pour le régime réel implique de remplir la déclaration n°2031 et ses annexes. Dès que vous dépassez les seuils du micro-BIC, ce régime détaillé s’applique automatiquement.

Pour éviter toute mauvaise surprise, quelques précautions s’imposent : gardez tous vos justificatifs, tenez un relevé précis des loyers encaissés, et, en cas de colocation ou d’indivision, répartissez soigneusement les montants à déclarer. La déclaration en ligne simplifie la démarche, mais exige de bien connaître chaque rubrique.

Pour vous guider dans la déclaration, voici les démarches selon le régime choisi :

  • Micro-BIC : indiquez le montant brut encaissé (Airbnb fournit un relevé annuel).
  • Régime réel : renseignez l’ensemble des charges déductibles, conservez les justificatifs à présenter en cas de demande de l’administration.

Respecter le calendrier fiscal s’impose : tout retard entraîne des pénalités. En cas de doute, faites appel à un expert-comptable ou à un conseiller fiscal. Mieux vaut miser sur la transparence : aujourd’hui, c’est la meilleure façon de dormir sur ses deux oreilles.

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