Pinel : pourquoi ce dispositif d’investissement immobilier s’arrête ?

La dernière génération de biens éligibles au Pinel sera commercialisée jusqu’au 31 décembre 2024, sans prolongation prévue par les autorités. Les avantages fiscaux, qui avaient déjà été réduits ces deux dernières années, disparaîtront entièrement pour les nouveaux investisseurs.Face à cette échéance, promoteurs et particuliers réajustent leurs stratégies. Plusieurs pistes alternatives émergent, portées par la demande locative et la mutation du marché immobilier neuf. Les évolutions réglementaires de 2025 redistribuent les cartes, modifiant les repères des acteurs du secteur.

Fin du dispositif Pinel : ce qui a motivé cette décision

La suppression du dispositif Pinel n’a rien d’un caprice. Depuis 2014, la loi Pinel visait à relancer la construction de logements neufs dans les zones où la pression locative s’intensifie : A bis, A, B1. Pourtant, au bout de dix ans, les résultats font débat. Le verdict de la Cour des comptes est sans appel : plus de 10 milliards d’euros dépensés, et la crise du logement s’accroche furieusement.

La Première ministre Elisabeth Borne a tranché : l’État ne peut plus continuer sur cette voie. Malgré le recentrage du dispositif sur les zones les plus tendues, impossible de retrouver une dynamique équilibrée sur le marché immobilier. Les zones B2 et C ont rapidement été exclues du dispositif.

Contexte budgétaire sous tension et efficacité contestée : la Cour des comptes rappelle que le Pinel a souvent profité davantage aux investisseurs qu’aux candidats à la location. Moins de chantiers neufs commencés, prix du neuf dopés par l’avantage fiscal… Le bilan laisse un goût amer.

Le rideau tombe le 31 décembre 2024. Aucun remplaçant ne se profile à l’horizon. Les priorités de l’État se déplacent désormais : place à la rénovation énergétique, aux investisseurs institutionnels, et aux nouveaux équilibres qu’il faudra trouver sans l’ex-support numéro un de la défiscalisation immobilière.

Quels changements concrets pour les investisseurs immobiliers ?

Pour ceux qui comptaient sur la réduction d’impôt offerte par le logement neuf, la donne se retourne. La loi Pinel permettait jusqu’ici une baisse d’impôts en échange d’une location de 6, 9 ou 12 ans, avec des plafonds stricts sur les loyers et les ressources des locataires. Dès le 1er janvier 2025, tout cela disparaît. Plus de garantie fiscale automatique à l’achat d’un bien neuf.

Unique échappatoire, le régime Pinel+, réservé aux programmes neufs ou rénovés exemplaires en matière d’énergie, RE2020 ou DPE performant à l’appui. Autant dire que seuls les logements irréprochables sur le plan environnemental ouvrent la porte à une réduction d’impôt transitoire. Les règles changent pour tous ceux qui misaient sur la défiscalisation.

Voici les points majeurs à retenir pour comprendre l’impact de cette nouvelle donne :

  • Suppression de la réduction d’impôt Pinel pour tous les achats neufs initiés à partir de 2025.
  • Fin des plafonds obligatoires de loyers et de ressources sur la plupart des dispositifs classiques, sauf si l’on passe par des solutions alternatives comme Loc’Avantages.
  • Place enfin à la performance énergétique : RE2020 et DPE prennent le relais pour distinguer et valoriser les biens sur le marché locatif.

L’investisseur locatif doit désormais s’orienter vers la rénovation et les régimes adaptés à l’ancien. Déficit foncier, location meublée (LMNP) ou encore Denormandie pour la réhabilitation dans certaines localités : chaque action réclame un calcul plus précis, une projection réaliste et un regard lucide sur la rentabilité et l’évolution du marché du logement neuf.

Panorama des alternatives pour investir après le Pinel en 2025

Sans le dispositif Pinel, les amateurs d’investissement locatif doivent repenser leur stratégie. Oublier la traditionnelle réduction d’impôt garantie par l’achat neuf implique de s’intéresser davantage aux autres mécanismes disponibles et à leurs conditions. Le statut LMNP, loueur en meublé non professionnel, ressort particulièrement, proposant à la fois l’abattement du micro-BIC ou la déduction réelle des charges et amortissements. Ce cadre fiscal, très modulable et adapté à une forte demande en location meublée, attire surtout dans les grandes villes et secteurs touristiques.

Autre solution : le déficit foncier. Les propriétaires qui rénovent de l’ancien sont autorisés à déduire le montant des travaux de leurs revenus fonciers, ou, selon les cas, même sur l’ensemble de leurs revenus. Un levier puissant, à manier avec prudence et expertise pour éviter les déconvenues, et qui participe à la transformation du parc immobilier dans de nombreux centres-villes.

Le dispositif Denormandie encourage la revitalisation urbaine. Il ouvre droit à une réduction d’impôt s’échelonnant de 12 à 21 % si les travaux constituent au moins 25 % de l’investissement et que le bien est mis en location pendant six, neuf ou douze ans, avec des plafonds inspirés du Pinel.

Ceux qui souhaitent mutualiser leur risque se tournent aussi vers des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ou l’achat en nue-propriété. Ces solutions séduisent les investisseurs aguerris cherchant stabilité et récurrence dans leur patrimoine.

Enfin, le dispositif Loc’Avantages, prolongé jusqu’en 2027, réinvente l’incitation fiscale : une réduction d’impôt de 15 à 65 % selon la modération du loyer proposée, avec la garantie d’un cadre sûr et d’une gestion accompagnée.

L’époque exige donc de tout revoir. Rentabilité, traitement fiscal, contraintes de gestion ou volume de travaux nécessaires… Rien ne s’improvise et la capacité d’adaptation devient la première qualité de l’investisseur qui espère tirer son épingle du jeu dans un environnement devenu autrement exigeant.

Cap sur l’avenir : repenser ses stratégies d’investissement immobilier

Mettre la défiscalisation Pinel derrière soi, c’est accepter que la recherche de rentabilité immobilière ne tient plus à un coup de pouce fiscal. L’analyse doit se faire plus fine, mêlant rendement locatif, gestion des éventuelles périodes de vacance, qualité énergétique du bien, pertinence de l’emplacement et potentiel de valorisation.

Un patrimoine immobilier sain se pense désormais sur la durée. Il implique d’examiner avec attention le prix d’acquisition, la dynamique locale, la robustesse du bien acheté ou l’intensité de la concurrence sur le secteur. Certains cabinets spécialisés, Cabinet Macé, Climb, savent accompagner minutieusement chaque étape, du chiffrage à l’optimisation fiscale et à la projection sur quinze ou vingt ans. La chasse à l’avantage fiscal ne suffit plus, surtout pour des logements peu recherchés ou à l’étiquette énergétique peu flatteuse : le risque de vacance n’a jamais été aussi réel. A contrario, viser le centre de grandes villes contribue à sécuriser rapidement le remplissage, mais a un coût d’entrée élevé.

Prenons le temps de pointer les trois leviers à explorer avant d’engager son capital :

  • Fiscalité : choisissez avec soin un régime aligné sur votre profil (LMNP, déficit foncier ou Loc’Avantages).
  • Valeur verte du bien : engagez-vous sur des logements valorisables et moins énergivores, quitte à effectuer des rénovations ciblées.
  • Rentabilité réelle : confrontez systématiquement rendement attendu et risque locatif, sans perdre de vue la profondeur de la demande locale.

Le temps de l’investissement tout-neuf-tout-cuit touche à sa fin. Diversifier (ancien, SCPI, nue-propriété, dispositifs de réhabilitation) devient réflexe, gage d’un patrimoine qui résistera mieux aux réformes et à la volatilité du marché. Changer de repères, oser d’autres horizons, voilà le nouveau défi d’une génération d’investisseurs qui vise l’avenir plus que la simple carotte fiscale.

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